Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Se reconnaître

18 novembre 2011

Nous avons toujours tendance à remettre le

Nous avons toujours tendance à remettre le bonheur pour demain, à rendre sa réalisation  conditionnelle de tel ou tel évènement. Et c’est ce qui nous fait courir.

 

Le quotidien de notre vie serait-il si fade, si vide, si insatisfaisant pour qu’on ait tant envie de le fuir pour des futurs radieux ? Ces futurs qui n’arrivent jamais, parce que quand les évènements tant attendus se produisent nous les déprécions par notre incapacité à nous satisfaire du moment présent, comme si était ancrée en nous la conviction que nous n’étions pas dignes d’être heureux.

 

C’est effectivement le cas, nous promenons dans notre sillage cette indignité, cette absence de mérite, cette punition pour laquelle nous aimerions bien savoir quelle faute nous avons commise.

Question faute nous avons tendance à la porter sur les autres, et pourtant nous l’avons bel et bien intériorisée, nous la portons bien effectivement, c’est sûrement pour ça que nous avons tant besoin de le dénier : « ce n’est pas ma faute ».

 

Dans son innocence primordiale l’enfant se demande : « pourquoi me fait-on subir cela ? » quelque soit sa condition car il sera forcément soumis à l’opposition agréable/désagréable. En fonction de prédispositions et de son milieu ambiant, il va devoir s’adapter et choisir une posture, une posture plutôt défensive parce qu’il est tellement dépendant. Et ce pli qu’il va prendre va se cristalliser et devenir sa personnalité, les fondations de sa personnalité, il va se construire dessus.

 

Ces postures, ces caractères, ces types de personnalité sont comptées au nombre de neuf et décrits en détail par le système de la typologie de l’Ennéagramme, un modèle dont l’origine se perd dans les confréries mystiques de la nuit des temps, qui a été véhiculé à travers les siècles par transmission orale dans de petits groupes d’initiés, et qui vient de refaire surface et de faire enfin l’objet d’écrits et de vulgarisation.

 

Une des façons de répondre à notre incapacité à réaliser le bonheur, c’est de nous demander pourquoi nous y prenons-nous si mal ?

 

A ce sujet l’Ennéagramme décrit autant de postures à notre disposition pour répondre àautant de situations différentes dans la vie courante, le problème c’est que nous avons fait une fixation sur une seule de ces postures et que nous abordons la vie exclusivement à travers elle, ce que vous aimeriez que l’on reconnaisse en vous.

 

Il serait intéressant de l’identifier.

Cela nous permettait de comprendre :

soit qu’avec les vraies ressources (ou talents) dont nous disposons nous ne pourrons pas réaliser certains de nos objectifs ;

soit comment nous nous mettons toujours dans les mêmes situations fâcheuses ;

et enfin :

quelle vision du monde nous avons

et quelles motivations dictent nos attitudes.

 

Bien qu’elle soit en permanence en vigueur, cette attitude s’est tellement confondue avec nous-mêmes, elle va tellement de soi, que s’en détacher juste un peu ne serait-ce que pour la voir, la constater, la reconnaître, risquerait de provoquer un déchirement. C’est bien d’une remise en question qu’il s’agit d’opérer, rien moins.

 

Pour cela peut-être, pourrions prêter oreille à nos détracteurs, nos chers détracteurs qui ne manquent pas de stigmatiser nos différences. Comme nous-mêmes sommes-nous curieux de remarquer chez eux des caractères particuliers sans trop nous tromper,qu’entendez-vous régulièrement dire sur vous ?  

Ces autres sont si différents, même nos proches les plus intimes, avec lesquels nous nous comprenons si mal sur certains sujets. Eux aussi, bien sûr, occupent une place dans l’Ennéagramme. Et à travers cette typologie on peut expliquer la raison des frictions. Nous n’avons pas la même vision du monde, les mêmes motivations, et nous adoptons des postures différentes.

 

Une autre source de différence est l’ordre de préférence dans lequel nous plaçons les sous-types que propose l’Ennéagramme : il s’agit de trois instincts différents :

 l’instinct de conservation

l’instinct fusionnel

l’instinct grégaire

Je m’autorise à penser, ce n’est qu’une hypothèse, que ces trois instincts, dans l’ordre cité plus haut, représentent les phases de l’individuation du petit enfant : il sort de l’état d’osmose dans lequel il baignait pour prendre d’abord conscience de sa séparation, des limites propres de son corps, puis de sa situation d’extrême dépendance avec sa mère dans une relation encore fusionnelle, et enfin de l’image que lui renvoient les autres autour de laquelle il va pouvoir se construire une identité.

Nous avons parcouru ces phases nécessairement, ces instincts restent présents en nous, mais nous leur avons donné un ordre de préférence et cela détermine notre comportement : plutôt casanier, plutôt fusionnel, plutôt social. Cela peut jouer un rôle important au sein des couples dans le choix des activités, des loisirs par exemple.

 

Je crois avoir lu tout ce qui s’écrit en français sur la question et certains développements, certaines interprétations de certains auteurs pas toujours convaincantes, m’autorisent à faire, de mon côté, le rapprochement suivant.

 

Dans la cohérence du modèle,  les 9 types de base sont regroupés en trois centres :

Le centre de l’instinct  concerne les types 8, 9 et 1 qui sont préoccupés par leur position en tant qu’être séparé, c’est par le corps qu’ils ressentent et qu’ils s’expriment, la colère est leur émotion dominante, la volonté, leur moteur.

Le centre intellectuel concerne les types 5, 6 et 7, ils sont préoccupés par la situation et la gestion de leur peur, celle-ci ayant été causée, à un moment de grande dépendance, par leur perte de confiance dans leurs soutiens, leur mode de fonctionnement est intellectuel.

Le centre émotionnel concerne les types 2, 3 et 4 qui eux, sont préoccupés par les autres et surtout par l’image qu’ils leur renvoient, la honte est leur émotion et ils y répondent par le développement de leur sensibilité.

 

Le parallèle que je veux faire est de rapprocher ces centres aux sous-types décrits précédemment ainsi qu’aux phases d’évolution du petit enfant.

La conclusion que j’en tire c’est que la typologie des personnalités de l’Ennéagramme tourne entièrement autour de la construction originelle de toute personnalité, elle est complètement influencée par ce cycle de la formation de l’identité que doit nécessairement accomplir chaque être humain.

 

Si nous avons déjà 9 types de base qui peuvent se conjuguer avec 3 sous-types différents, ce qui donne 27 possibilités, nous pouvons y ajouter l’influence d’une aile voisine, le chiffre qui nous précède ou qui nous suit sur le cercle, ça fait 54.

 

Les types sur le cercle sont également reliés entre eux par des flèches, le sens de ces flèches nous dit par quel autre type sommes-nous influencés selon que nous sommes en situation de confort ou de tension, les flèches qui viennent sont pour les situations de confort, nous sommes alors influencés par le type d’où vient la flèche, celles qui partent sont pour les situations de tension, nous adoptons les caractères du type qui reçoit la flèche.

 

Alors que l’on ne nous dise pas que l’on veut mettre les gens dans des tiroirs, ou alors on deviendrait des magasiniers. C’est de toute façon impossible parce qu’aucune personne n’est pareille, toutes sont différentes.

 

Publicité
Publicité
Se reconnaître
Publicité
Archives
Publicité